Taxi volant, drone taxi, e-VTOL (véhicules électriques à décollage vertical)… Son nom, parfois obscure, diffère selon les constructeurs, mais son objectif, lui, reste le même : désengorger les routes des grandes métropoles. Si ces engins inspirés du futur semblaient encore loin il y a quelques années, ils sont en réalité tout proche. Alors, le taxi volant bientôt concurrent des taxis parisiens ? On fait le point.
Le taxi volant, enjeu de cette décennie en termes de transports urbains ?
Ce n’est bientôt plus de la science-fiction. Les taxis volants, aussi appelés « drones taxi” ou “e-VTOL”, s’invitent dans nos cieux français dès l’été prochain. Leur but : décongestionner les grandes métropoles. En France, et dans le monde entier, les taxis volants pourraient bientôt concurrencer les taxis et VTC… Mais vont-ils réellement s’imposer comme un nouveau modèle de mobilité urbaine ?
Les collectivités misent depuis quelques années sur ces aéronefs électriques, parfois autonomes. Leur particularité ? Ils décollent et atterrissent à la verticale et ne nécessitent pas de pistes conventionnelles comme pour un avion. De quoi permettre le désengorgement du trafic routier avec une rotation rapide. Fin janvier 2021, la Région Ile-De-France et les Groupes ADP et RATP ont dévoilé une trentaine de partenaires pour effectuer des vols tests de taxis volants en juin 2021. L’événement se déroulera au nord-ouest de Paris, à l’aérodrome de Pontoise. C’est le taxi volant “VoloCity”, mis au point par l’Allemand Volocopter, qui ouvrira le bal.
L’engin aux allures de petit hélicoptère devrait être capable de voler à une vitesse de 110 km/h et à une altitude de 400 à 500 mètres. Avec ses 18 moteurs et neuf batteries, il promet de transporter deux personnes, dont un pilote, avec une autonomie de 35 kilomètres.
Le lancement d’une offre commerciale de taxis volants prévue pour 2030
Comme l’explique la RATP, suite à ce premier essai, “les opérations de stationnement, de décollage et d’atterrissage pourront être testées en environnement aéronautique réel par une trentaine d’autres acteurs industriels”.
Ces vols seront réalisés en étroite collaboration avec la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et avec le soutien de l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA), et d’Eurocontrol, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne. Ils devraient permettre de confirmer le lancement d’une offre commerciale dans une dizaine d’années, vers 2030. La structuration d’une filière de mobilité aérienne urbaine semble donc déjà bel et bien sur les rails…
Une multitude de constructeurs automobiles et aériens très intéressés
Le principal objectif des taxis volants est donc de décongestionner les routes avec des engins non polluants. C’est notamment ce que propose Airbus avec son CityAirbus. Celui-ci devrait être capable d’accueillir 4 passagers. Long et large de 8 mètres, 100% électrique, il pourra potentiellement voler à une vitesse de 120km/h. La RATP imagine déjà parsemer l’Ile-de-France de «vertiports», sorte de bornes de rechargement pour les engins de l’avionneur européen.
L’opérateur de transport explique que “la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 constitue une opportunité exceptionnelle de mobilisation d’une filière, afin de préparer un démonstrateur à cet horizon, et de faire de l’Île-de-France une référence sur le marché mondial de la mobilité aérienne urbaine.”
Selon une étude réalisée par Carvea Consulting et Opinea, 43% des Français seraient prêts à faire appel à un taxi volant pour faire un trajet de courte distance. Un chiffre qui monte à 54% auprès des jeunes !
Des prototypes du monde entier
Mais le taxi volant n’intéresse pas que les Français. Le cabinet Olivier Wyman dénombrait près de 170 prototypes d’aéronefs e-VTOL dans le monde fin 2019. Selon leurs projections, entre 40 000 à 60 000 taxis volants pourraient circuler dans près de 90 villes à travers le monde d’ici 2035.
Aux Etats-Unis, le potentiel leader dans le secteur Joby Aviation, partenaire d’Uber, travaille sur un avion électrique à décollage vertical capable de transporter 5 passagers, dont un pilote, sur environ 240 kilomètres. Plusieurs essais ont déjà été réalisés avec succès, de quoi envisager une possible mise en service pour 2023.
Au Royaume-Uni, c’est le constructeur d’automobiles de luxe britannique Rolls Royce qui a dévoilé un prototype prometteur : le “RR eVTOL.” Un taxi volant qui devrait pouvoir transporter 5 passagers, sans pilote, et voler sur 800 kilomètres.
En Chine, la société Ehang fait figure de pionnier dans l’industrie. Avec son aéronef autonome baptisé “Ehang 184”, l’entreprise revendique plus de 2000 vols d’essai en Chine, Autriche, au Pays-Bas, aux Etats-Unis…
Mais si d’un point de vue technique et logistique, le taxi volant semble donc prêt, plusieurs obstacles, notamment réglementaires, restent à surmonter. Ces aéronefs du futur vont devoir s’intégrer dans un espace aérien excessivement réglementé….
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